Le soldat se dirige vers le ring, grimpe sur le rebord et passe sous les cordes. Il se retourne vers la recrue et aboie :
« Allez, recrue, j’attendrai pas longtemps »
Ol arrive au bord de la zone de combat et ôte sa chemise. Sa musculature correspondant exactement à ce que sa carrure laissait supposer, il n’impressionne pas du tout son futur opposant. Avec une longue inspiration, Ol rentre à son tour sur le ring.
Au moins tenir une minute debout…
Les deux combattants sont maintenant face à face à un mètre de distance. L’instructeur, luisant de sueur et sûr de son expérience, toise sa victime désignée. Il se positionne de profil en mettant la majorité de son poids sur la jambe arrière, talons levés. Ol de son côté est fébrile, il reste de face sans savoir où mettre ses bras.
« Quand tu veux, recrue, et n’aie pas peur de retenir tes coups, je le ferai pas non pl… »
Estimant que l’effet de surprise est sa seule chance, Ol attaque tandis que le militaire raconte encore sa vie. Malheureusement l’astuce est prévisible et les mouvements de Nanker trop lents. Alors que le poing de Ol se dirige vers le visage de l’autre combattant, ce dernier fait un pas de côté et se saisit du bras agresseur.
Mais il est passé où ?!
Le militaire, utilisant l’inertie de l’attaque, pousse Ol vers l’avant et le bas tandis qu’il remonte son genou dans ses côtes flottantes. Un bruit sourd dans la cage thoracique de Nanker, accompagné d’une brutale douleur, le contraint à s’écrouler à quatre pattes aux pieds du soldat. Chacune de ses respirations suivantes est un véritable supplice que le coup de pied vicieux qu’il prend ensuite au visage rend encore plus insoutenable.
Ol laisse s’échapper un long gémissement et un filet de sang coule de sa commissure et de son nez. Il respire le plus doucement possible et, tant qu’il ne gonfle pas trop ses poumons, il peut encore bouger. De manière assez pathétique, il revient au contact, aveuglé par la souffrance et la rage.
Mais cette fois-ci, son adversaire ne lui laisse même pas le temps d’attaquer. Il se propulse contre le corps de Nanker, le poing gauche rencontrant les côtes cassées et le coude droit remontant dans la gorge. Ol rechute regroupé sur lui-même, les deux mains à la gorge.
Tandis que la recrue s’échine à aspirer une malheureuse bouffée d’air, le militaire crie :
« Ce coup frappé à pleine puissance t’aurait brisé la trachée artère. Tu te serais ensuite noyé dans ton propre sang issu de l’hémorragie interne. Dis-toi que je t’ai sauvé la vie ! »
Se tournant vers l’extérieur du ring :
« Infirmier !!! »
Je vais pas en rester là, bon sang !
Les lèvres de Ol se pincent sous l’ffet de sa détermination. Cet infâme instrcteur n’aura pas le plaisir de le voir partir la queue entre les jambes. Non, Ol ne fuira pas. Et il partira en civière plutôt que sous les regards amusés des autres recrues.
« Attendez, je suis pas encore noyé, alors on continue. »
Le militaire baisse les yeux vers le pantin désarticulé à ses pieds. Il émet un reniflement de mépris.
« T’en veux encore ? Très bien, garçon. »
Il demande qu’on apporte deux vibrolames d’entrainement, aussitôt apportées par une des enseignes qui s’entrainent non loin de là. Après avoir tendu les armes, il reste sur les bords de l’aire, attendant de voir combien de coup devra recevoir la recrue avant de s’évanouir.
« Attrape et bats-toi ! »
Le soldat jète la vibrolame aux pieds de Ol. Un tintement accompagne les rebonds de l’arme.
Encore une fois debout par la seule force de sa volonté, la vibrolame à la main et un sourire hystérique acrroché au visage, Ol se rue au combat. L’instructeur, habitué à se battre contre des adversaires de même niveau que lui, est complètement pris par surprise quand Ol baisse la tête et le buste pour passer sa garde. La recrue rentre de plein fouet avec sa lame dans le corps du soldat, le faisant reculer d’un pas.
Mais l’impact d’un blessé n’est pas très puissant et il ne suffit pas à désequilibrer le militaire, qui entoure rapidement le cou de Ol avec son bras musclé.
Pour Ol, il est l’heure du tomber de rideau quand le tranchant de la main de son adversaire s’abat brutalement sur sa nuque…