La lumière tombe doucement sur Coronet. Les toits reflètent les rayons de Corell disparaissant à l'horizon et les ombres s'étirent de plus en plus.
"Comment je trouve la force de te laisser ?!"
La jeune fille braque son regard dans les yeux de son interlocuteur, un garçon de taille plutôt imposante mais dont l'attitude trahit l'intense naïveté. Les traits de son visage sont durs, et des rides sont clairement visibles au coin de ses yeux et aux commissures de ses lèvres, comme si elle avait passé toute sa vie à rester sérieuse et crispée.
Le jeune homme, lui, affiche un air de chien battu, les bras ballants et les yeux larmoyants, presque implorant.
"C'est simple, Ol. Tu es un dilletante. Un parasite qui attend que tout lui tombe dans le bec. Tu n'as aucune ambition et tu n'en auras jamais."
Les propos de la fille sont secs et incisifs mais exacts, ce qui rend la situation encore plus douloureuse pour Ol. Il ouvre la bouche pour répliquer une de ses âneries habituelles mais Sokiir le devance.
"Moi je pars. Je vais là où l'on a besoind e moi, là où je pourrai vivre."
Puis son visage se détent, les courbes de ses pommettes s'adoucissent.
"Si un jour tu as le courage de quitter le nid familial et si je suis disposée à passer l'éponge sur tes anciennes actions, alors je te sourirai à nouveau"
Alors que Sokiir tourne le dos et s'engage sur la passerelle d'embarquement du Defender, l'image se brouille et se met en surimpression avec un halo bleu en perpétuel mouvement.
Son esprit encore fixé sur les cheveux de Sokiir, attachés en un sobre chignon à la rigueur toute mititaire, Ol se réveille après avoir passé cinq heures dans la cuve bacta qu'il avait remarqué durant son examen médical...